Le mouvement n'est pas massif, mais il inquiète déjà les représentants de la communauté juive en France. Certains sites Internet se sont emparés du scandale financier provoqué par Bernard Madoff, ancien responsable du Nasdaq et philanthrope jusqu'alors respecté au sein de la communauté juive mondiale, pour laisser libre cours à leur antisémitisme.
"On s'y attendait, car chaque fois qu'un juif est mis en cause dans une affaire, c'est monté en épingle", assure Sammy Ghozlan, président du Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme. "C'est malheureusement dans la logique des choses", déplore aussi le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), Richard Prasquier, qui partage avec ses collègues européens la crainte que cette affaire soit "utilisée" pour propager l'antisémitisme.
Il semble aussi que la traduction, dans les journaux français, du surnom donné à M. Madoff aux Etats-Unis, "the jewish bond" (jeu de mot avec bond qui signifie aussi le lien) devenu "le bon du Trésor juif" ou "l'obligation juive", ait choqué des lecteurs, qui s'en sont ouverts au CRIF.
COMMENTAIRES DOUTEUX
Sur le Web, un forum de discussion s'interroge sans ambiguïté : "Sionisme et escroquerie, même combat ?" La tonalité des échanges y est claire : "Comment (M. Madoff) a-t-il pu déjouer toutes les sécurités sans la complicité du réseau judéo-sioniste qui a infiltré l'establishment ?"
Sur le site Tout sauf Sarkozy, un commentaire spécule de manière douteuse sur la double nationalité - américaine et israélienne - que pourrait avoir M. Madoff. Sur le site Fdesouche, les agissements du financier sont évoqués en des termes qui puisent dans les thèmes du vieil antisémitisme européen : "Goldman Sachs, Lehman, Madoff, faut avouer que...", suggère un internaute.
Ailleurs, les "dérapages" antisémites paraissent plus contrôlés. "Comme par hasard, le Mr est juif", commente un internaute sur Livenet. Il est aussitôt repris : "Au cas où tu n'aurais pas tout lu, une bonne partie de ses victimes non institutionnelles sont juives." Cette dimension, largement soulignée dans les commentaires, inspire d'ailleurs le chroniqueur du quotidien israélien Haaretz, Bradley Burston, qui, sur un ton mi-figue mi-raisin, écrit, jeudi 18 décembre : "Pour les vrais antisémites, Noël est arrivé tôt cette année et le Père Noël est Madoff. Il a réussi à meurtrir le monde juif contemporain d'une manière dont seuls les antisémites pouvaient rêver."
Le Monde
Qu'est ce qu'il ne faut pas faire pour détourner les regards des méthodes de la mafia juive...
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