Pierre-Antoine Cousteau
Heureusement, la France n’est pas seule
Article paru dans l’hebdomadaire Je Suis Partout en date du 9 juin 1944.
J’écris cela sans illusions, sans espoir de convaincre personne. (Il est trop tard d’ailleurs, les positions sont prises et l’issue de la bataille n’est plus qu’une question de force). Mais je l’écris avec l’amère et profonde conviction que, dans ce journal, nous avons raison, formidablement raison. Et que l’avenir ne peut manquer d’apporter à nos thèses une éclatante confirmation. Surtout si les choses tournent mal. Surtout si nous sommes morts.
Aujourd’hui, entre l’abîme et nous (« nous » les Français, pas seulement « nous » les collaborationnistes), il n’y a plus que l’épaisseur de la Wehrmacht. Aussi déconcertant que cela puisse paraître, c’est une armée étrangère, une armée ennemie qui nous a apporté en juin 1940 non point la Libération mais les éléments, les virtualités d’une libération réelle, puisqu’elle nous mettait en mesure de rompre, d’un coup, avec cent cinquante années d’idéologie démocratique et d’extirper de la nation le cancer juif. Et aujourd’hui encore, quatre ans plus tard, c’est cette même armée étrangère – cette même armée que les détraqués tiennent toujours pour ennemie – qui se bat sur les côtes françaises, pour l’Allemagne certes, mais aussi, sans peut-être
qu’elle en ait conscience et sans que les Français s’en doutent, pour la France. Cette constatation est affreuse. Je n’en connais pas de plus humiliante. Ce combat que mène l’Allemagne, et dont le Maréchal a proclamé, il y a quelques semaines, qu’il pouvait seul sauver l’Europe du bolchevisme, la France devrait y être engagée corps et âme. Faut-il que nous soyons tomber bas pour laisser aux autres le soin exclusif de défendre notre Normandie contre les hordes de l’invasion. De véritables révolutionnaires, solidement installés à tous les postes de commande, nous eussent évité cette humiliation supplémentaire...
Du moins avons nous cette chance, dans notre détresse, d’affronter l’épreuve avec, à notre tête, un prestigieux soldat dont le patriotisme ne peut être soupçonné, le vainqueur de Verdun, l’homme de Montoire, qui n’a pas caché, dans le message adressé au lendemain de son voyage à Paris, que chaque Français avait le devoir de participer aux efforts de l’Europe, à la lutte commune pour la civilisation. Seulement ce malheureux peuple est tellement intoxiqué, tellement saoulé de mensonge juif, tellement amoureux de son vieux cancer républicain, sa rééducation a été si négligée depuis quatre ans par les farceurs qui ont accaparé la Révolution nationale que, pour une action immédiate, il vaut mieux ne pas trop compter sur des réflexes normaux.
La France, la France seule ? Si elle était seule, la France, hélas ! retournerait sans dégoût à ses vomissements. Et elle ne prendrait même pas la peine de défendre ses côtes contre l’ennemi qui prétend lui ramener, dans les fourgons de la « libération », ceux-là mêmes qui sont responsables de sa décadence et de ses désastres. Mais, Dieu merci, la France n’est pas seule. Les circonstances l’ont soudé à l’Europe. Et tant que le mur de l’Atlantique tiendra, nous ne perdrons pas l’espoir d’y voir un jour des Français y relever les Allemands. Car la « garde à l’Ouest », après tout, ce devrait être notre affaire. Et ce sera notre affaire lorsqu’une véritable révolution nous en aura rendu dignes.
Mis à disposition par herveryssen.net
Mai 2009
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