"N’attendez pas de Patrick Zachmann qu’il réponde à vos questions de but en blanc. Car il en va de l’homme comme du professionnel, c’est en empruntant les chemins détournés qu’il parvient à toucher au but... c’est son voyage sur les traces des disparus de la dictature chilienne qui l’a conduit à Auschwitz et c’est son travail sur les Juifs qui a fini, au bout de sept ans, par le mener à lui-même. "J’ai fait ces détours par les autres pour me rencontrer et affronter mon histoire. J’étais mal, je ne me sentais ni juif, ni français. Comment se construire si on ne sait pas d’où l’on vient ?" interroge Patrick Zachmann.
Avec Enquête d’identité, le photographe parvient à comprendre la cause de son mal être et à mettre à jour un passé douloureux que sa mère, juive séfarade d’Algérie, et son père, juif ashkénaze né à Paris mais originaire de Pologne, lui avaient tu jusque là. Ses grands-parents paternels étaient morts en camps de concentration après avoir été dénoncés ; son père avait lui-même été détenu en camp de travail durant trois ans. Pour tenter d’oublier ce traumatisme de l’holocauste, ses parents n’ont rien dit et choisi de dissoudre la culture juive dans la culture française : "mes parents, immigrés, avaient ce désir très fort d’appartenir à la République, de respecter les règles et de s’intégrer".
Car où qu'il aille et dans quel cadre que ce soit - pour des commandes gérées par l’agence Magnum ou poussé par une nécessité – ses sujets le ramènent presque toujours aux questions liées à la culture, à la mémoire, à l’identité et à l'immigration.
Avec Ma Proche banlieue, l’exposition que lui consacre la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, Patrick Zachmann fait le bilan de plus de vingt-cinq ans de recherches photographiques. Bien décidé à continuer à questionner sa pratique professionnelle et le statut des images, quelques sujets le taraudent déjà, comme la nouvelle immigration de l’Est en France ou les embarcations "improbables" d’Africains qui tentent de rejoindre l’Europe."
Histoire Immigration
Intégré qu'on vous dit !
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