Dieudonné est tout d'abord un type sympa, c'est l'évidence. Il aurait pu comme l'écrasante majorité, choisir le confort du show biz et ne pas écorner le lobby sioniste. Il ne l'a pas fait, car le bonhomme est visiblement un idéaliste.
Cependant Dieudonné s'engage sur un terrain politique sans être à proprement parler un homme de culture politique. Il comprend les enjeux généraux, les ressent plus encore. Cependant sa démarche, artistique, ne peut avoir la rationalité qu'exige l'exercice civique. Dieudonné ne veut pas être élu député européen, il veut se faire entendre.
Le problème est qu'une élection ne se prépare pas en catastrophe quelques mois avant le suffrage sur un simple ressenti et ce malgré des amitiés et des soutiens, voire une mouvement d'opinion favorable. En politique l'individu a sa place à condition qu'il sache structurer des masses en groupe cohérent et dynamique.
Dieudonné donc a une démarche individuelle, spontanée, un peu irréfléchie, sans stratégie réelle de conquête du pouvoir, sans organisation politique et sans discours politique. Cette élection est une bravade expressionniste.
Ceci étant posé les choses ne sont pas définitives et il est possible que Dieudonné lance un processus. Alain Soral est à l'évidence l'architecte de la stratégie. Il va sûrement bâtir le discours, éventuellement avoir un rôle public, dont la stratégie a elle été d'avantage pensée. Il se peut donc que, suite à cette déclaration de campagne de Dieudonné, suive une mise en oeuvre plus raisonnable et plus stable.
Soral proposera par évidence un programme qu'il a patiemment conçu: droite des valeurs, gauche du travail. Et il est clair que parler immigration en Île de France revient à ne pas prendre le pouvoir par voie démocratique majoritaire sur l'ensemble de circonscription. Mais est-il seulement question de prendre le pouvoir ? Non, bien sûr... La teinte "anti-communautaire" de Dieudonné est due à sa propre condition de métis, par nature en questionnement à l'identité, et à son extraction politique de la bonne gauche archéo. Soral est bien sûr en phase avec ce discours puisqu'il est un "républicain orthodoxe".
Cependant Dieudonné s'appuie paradoxalement sur deux piliers idéologiques: l'universalisme progressiste d'une part et l'antisionisme d'autre part. Or le principal rejet du sionisme provient de groupes identitaires organisés (musulman, européens, etc.) même si une certaine gauche blanche s'y ajoute. C'est par solidarité Arabe, musulmane mais aussi empathie et identification à une minorité "discriminée" que les populations de banlieues pourraient faire le choix "antisioniste". On est loin, très loin, de l'abstraction jacobine et républicaine.
Ayant appelé Kémi Séba et le Centre Zahra à le rejoindre, il commence de facto par contredire son message et donc potentiellement le brouiller pour le plus grand plaisir des médias aux ordres. Non pas que ces formations soient néfastes, loin s'en faut, mais qu'elles sont communautaires et identitaires. Il y a déjà là un iatus.
Soral comme tout marxiste est par nature doctrinaire. On voit mal comment cet équilibre se maitiendrait si la campagne est gérée par ses soins: point de Kémi Séba donc. Surtout que Soral, par culture politique, trouve plus d'intérêt à discuter avec de vieux communistes pro-palestiniens qu'avec des masses immigrées assimilées au "lumpenproletariat" et donc suspect de désorganisation politique d'une part et d'hostilité consubstantielle d'autre part vis à vis des intérêts de la classe productive.
L'antisionisme seul est censé attirer le vote des banlieues tandis que l'anti-communautarisme et l'anti-européisme est censé attirer une clientèle traditionnelle de la gauche laïque.
Il y a fort à parier que l'on retrouve un souverainisme affiché dans la candidature de Dieudonné car il sait que l'antisionisme est un sentiment plus qu'un programme et que l'anti-communautarisme est certes un point essentiel de l'ordre républicain mais somme toute très secondaire pour l'électeur moyen qui posera essentiellement des questions d'ordre social et économique.
Soral devrait donc penser en termes de "désignation d'ennemi" conformément à ce que nous enseigne Karl Schmidt. L'atlanto-sionisme a cette capacité: il triomphe en Palestine, à Bruxelles, à l'Elysée, à gauche et à droite.
Face à cela il y a aura une candidature FN très terne qui aura le mérite de ne satisfaire ni les "nationalistes européens" ni les "nationaux républicains". On y trouvera le seul refus de l'immigration. Ce dernier devrait donc préserver les acquis, alpha et omega d'un FN en pleine dissolution.
Les médias agitent le spectre du NPA même si à en croire la presse le G20 a liquidé la crise et que tous peuvent retourner à leurs champs labourer. Pourtant d'ici trois mois on risque de se retrouver avec une dépression mondiale apocalyptique, mais les rédactions ont des ordres et les appliquent... Le NPA a donc pour mission d'enrégimenter la contestation sociale et de l'enfermer au profit des Juifs Trotskystes qui se chargeront de le neutraliser de concert avec les bourgeois du Front de Gauche et du PSF.
Soral devrait donc se fixer pour mission de casser le travail des trotskystes sur les couches populaires et immigrées: Social + Antisionisme...
En l'état il est difficile de se faire une idée de l'impact d'un tel vote, car une campagne ne se prépare pas 3 mois avant: le Front de gauche est à la manoeuvre depuis plusieurs mois déjà. Dieudonné jouit en revanche d'un véritable écho dans les banlieues françaises, un écho encore plus fort depuis les crimes à Gaza. Les persécutions qu'il connaît le renforceront. Les Européennes par ailleurs n'ont aucune espèce de lisibilité pour les électeurs, ils se défouleront bien plus que lors d'élections classiques ou leurs intérêts de classe priment.
La concurrence sera rude à gauche, les communistes et Mélenchon ayant déjà fait alliance tandis que le NPA est poussé par la presse Juive. Le PSF reste présent.
Dieudonné doit trouver un slogan, des affiches, un espace médiatique et un discours... Tout ça en deux mois. Voilà une entreprise qui commence mal mais qui pourra servir de tests pour les régionales l'année suivante. On devrait par ailleurs ne pas échapper à la création d'un mouvement politique à part entière dont le travail sera la production d'une ligne idéologique à cohérente.
Notons enfin que Dieudonné pêche par sa naïveté et que comme beaucoup de grenouille de bénitier de gauche, il croit que par nature les militants de gauche "antifascistes", "anarchistes", "antisionistes" lui sont favorables ou que l'on peut discuter avec eux. Le problème est que la CNT, les Trotskystes etc. sont les idiots utiles du système pour ne pas dire les CRS de l'extrême gauche. Le premier boulot à entreprendre dans le grand ménage idéologique consiste à s'opposer à ces ligues de vertu qui ont été, sont et seront toujours des parasites contre-révolutionnaires nourrit d'aides sociales en tout genre afin de les rendre disponibles 24 heures sur 24 pour servir de supplétif à la gauche Juive.
La question n'est pas tant d'être "de gauche" ou "de droite", mais bien plutôt d'être indépendant politiquement en ne pouvant être récupéré par le système.
C'est une troisième voie.
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