"La Fondation pour la mémoire de la Shoah lance vendredi au siège de l'Unesco à Paris le projet Aladin, une initiative visant, grâce notamment à la diffusion d'ouvrages en langue arabe, farsi ou turque, à lutter contre la négation de l'Holocauste dans le monde musulman.
Chirac et le prince Hassan de Jordanie parrains du projet
Le projet, parrainé notamment par l'ancien président français Jacques Chirac et le prince Hassan de Jordanie, "est né du constat accablant de la prolifération du négationnisme dans le contexte du conflit israélo-palestinien", selon la Fondation pour la mémoire de la Shoah, qui en prépare le lancement depuis quatre ans.
Il s'agit de rendre disponibles en ligne, dans les langues des pays musulmans, un fonds documentaire sur la Shoah et les relations judéo-musulmanes, mais aussi en sens inverse la traduction en français et en anglais d'ouvrages de référence écrits en arabe et en farsi (persan).
Histoire des relations entre juifs et musulmans
Outre l'histoire de la Shoah, seront disponibles une introduction à la culture et à l'histoire juives, ainsi qu'une histoire des relations entre musulmans et juifs au cours des siècles passés. Une bibliothèque numérique sera mise en ligne (www.aladdinlibrary.org) qui rassemblera des traductions inédites jusqu'ici de livres comme "Si c'est un homme" de Primo Levi ou du Journal d'Anne Frank, relatant la Shoah.
"La Fondation a constaté que les sites sur le négationnisme de la Shoah en arabe et en persan proliféraient et que, à la suite des déclarations du président iranien et des caricatures de Mahomet, il ne s'agissait plus simplement d'un instrument de délégitimation de l'Etat d'Israël", a déclaré à l'AFP Anne-Marie Revcolevschi, déléguée générale de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
"Au-delà des conflits"
"Quand cela a commencé à irradier dans les jeunes générations et même parmi les élites, on a constaté qu'il s'agissait de négationnisme pur et simple", a-t-elle ajouté. "Face à l'ignorance, il faut apporter de la connaissance. On n'a pas trouvé de traductions en arabe d'ouvrages de base. On a alors commencé à traduire ceux qui sont des 'basiques' ", a-t-elle dit, citant Anne Frank, Primo Levi, ou "le livre très impressionnant de Shlomo Venezia, un survivant des Sonderkommandos, ces juifs qui charriaient les cadavres pour les amener aux fours crématoires".
"Les gens vont comprendre que là, on ne brandit pas un étendard, on est au-delà des conflits, on est dans la négation de l'humanité", a encore déclaré Mme Revcoleschi, indiquant que ces ouvrages, ainsi que "Hitler et les Juifs", du Suisse Philippe Burrin, seraient téléchargeables gratuitement mais aussi bientôt disponibles en version papier.
Le site du projet relate aussi l'histoire des relations judéo-musulmanes "qui n'ont pas toujours été des relations de conflit", mais sur lesquelles les jeunes générations des pays musulmans "souvent ne connaissent rien", a souligné la responsable de la Fondation pour la mémoire de la Shoah. (belga/th)"
7sur7.be
Rappelons à toutes fins utiles qu'on ne nie que ce qui a existé...
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