Article paru dans le Télégramme de Brest de ce jour. La presse Juive elle étouffe désormais le scandale visant son poulain. Il faut dire qu'en soutenant la guerre en Irak et en représentant les intérêts sionistes en France pour ce qui est de la diplomatie, il a démontré qu'on pouvait compter sur lui.
Le site internet Bakchich. info révèle que le ministre Bernard Kouchner est intervenu au Kurdistan pour qu'une mission sanitaire y soit menée par d'anciens membres de son entourage.
Mis en cause dans le livre de Pierre Péan («Le Monde selon K.» aux éditions Fayard), Bernard Kouchner se défend de tout mélange des genres entre son ancien boulot de consultant, sa casquette de ministre des Affaires étrangères et son toujours actuel statut de gérant de société. Son très subtil avocat, Georges Kiejman, explique qu'il n'existe aucune preuve «du fait que Kouchner, étant devenu ministre, aurait réalisé n'importe quel rapport pour le compte de n'importe quel État étranger».
1.150euros par jour
Mais Bakchich est en mesure de révéler que Bernard Kouchner, devenu ministre, a fait conclure au Quai d'Orsay un très gros contrat de santé publique au Kurdistan irakien au profit de ses proches amis. Et quel contrat! Vingt-cinq jours de présence pour 275.466euros, soit 1.150euros par jour, deux fois plus que les tarifs conseillés par la Banque Mondiale. Le tout pour organiser une vague conférence en 2009, avec aux commandes un ancien de ses conseillers à la Santé et ex-patron de Médecins du Monde, Patrick Aeberhard.
Un vieil ami nommé consul
Bernard Kouchner connaît bien Erbil, la capitale du Kurdistan irakien. L'ancien «French Doctor» y a posé sa mallette humanitaire en septembre1974 pour dénoncer le massacre des Kurdes par Saddam Hussein. Le 2juin dernier, le ministre est revenu au Kurdistan pour inaugurer l'antenne locale de l'ambassade de France en Irak. Le Quai d'Orsay ferme des postes partout à travers le monde, mais Kouchner en ouvre en terre kurde et nomme comme consul un vieil ami, Frédéric Tissot, lui aussi survivant de Médecins du Monde.
«C'était hallucinant»
Le ministre des Affaires étrangères n'a pu s'empêcher, durant son escale kurde, de proposer au gouvernement local une mission d'expertise en Santé publique. «C'était hallucinant, se rappelle un diplomate occidental qui a assisté à la visite. Le projet d'une mission sur la santé est le premier sujet dont il a parlé avec Talabani (le Premier ministre kurde) et Yones (son ministre de la Santé)». Dès son retour à Paris, le ministre et son cabinet multiplient les notes pour que le projet se fasse vite. Le contrat transite par France Coopération Internationale (FCI), une agence officielle, et cela le plus normalement du monde. Ce qui l'est moins, c'est que le coût de la mission est hors norme. Quant à la facture elle-même, que Bakchich a consultée, elle tient en une modeste page aux intitulés vagues.
À la charge des Kurdes
Autre surprise, l'opération est entièrement à la charge des Kurdes. De l'inédit dans les contrats passés en matière de coopération avec des pays étrangers. L'objectif de la mission est «la préparation d'un document de travail pour un plan national de Santé et d'organiser une conférence nationale sur ce sujet stratégique». Cerise sur le gâteau, la conférence, précise un document de travail interne au Quai, pourrait être présidée par Kouchner lui-même. Du moins s'il est encore ministre! Vaste programme, qui ne va pas sans préparatifs. Selon les sources irakiennes consultées par Bakchich, les experts vont mettre la main à la pâte. Trois d'entre eux passent deux semaines à Erbil, puis une escouade de quatre spécialistes bat la campagne kurde pendant dix jours.
Un défraiement non budgétisé
Heureusement, l'affaire reste entre de bonnes mains. L'ancien président de Médecins du Monde et ex-conseiller de Kouchner au secrétariat d'État à la Santé, Patrick Aeberhard, pilotera l'opération et devra même passer cinq jours sur place! Mais son défraiement, au grand étonnement des officiels kurdes, n'a pas été budgétisé. Sans doute un oubli. Les consignes du ministre, relayées par son conseiller au Moyen Orient, Christophe Bigot, avaient pourtant été limpides. L'ordre écrit avait été donné, sitôt Kouchner rentré du Kurdistan, d'apporter toute l'aide matérielle au Pr Aeberhard, notamment les frais de mission.
X.Monnier et N.Beau (Bakchich. info)
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