mercredi 4 février 2009

Darfour: les raisons d'un succès médiatique

"Dans un entretien, diffusé le 10 octobre dernier sur la chaîne de télévision Al-Arabiya, Abd Al-Wahed Al-Nour, le leader du Mouvement de libération du Soudan, groupe qui mène une guérilla sanglante au Darfour, a tenu à préciser : « le Mouvement de libération du Soudan déclare haut et fort : si nous arrivons au pouvoir, nous ouvrirons une ambassade israélienne à Khartoum. »

Cette déclaration rappellera à nombre de nos lecteurs la réunion qui se tint le 20 mars 2007 à la Mutualité. Le collectif Urgence Darfour y réunissait ses troupes pour un grand raout médiatique soutenu par Bernard-Henri Lévy et Bernard Kouchner, ainsi que par le Conseil représentatif des institutions juives, SOS-Racisme, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme, l’Association Communauté Rwandaise de France, le B’nai B’rith France et l’Union des étudiants juifs de France. A cette occasion les orateurs avaient réclamé une intervention internationale et demandé à la communauté internationale d’armer les rebelles du Mouvement de libération du Soudan. 

La situation humanitaire était-elle si terrible au Darfour et légitimait-elle une intervention internationale ? Pas vraiment, car le président de Médecins sans frontières soulignait que si la situation au Darfour était “dramatique”, le nombre de morts mensuel “n’y est pas pire qu’au Congo, au Sri Lanka ou en Irak “. 

Alors pourquoi tout ce remue ménage médiatique qui n’a jamais cessé depuis ?

Pour une raison simple : depuis quinze ans, le gouvernement de Khartoum est la cible des États-Unis et d’Israël qui veulent le renverser. Cette ténacité vient du fait que non seulement le Soudan abrite des mouvements radicaux de la résistance palestinienne, mais aussi, et surtout, qu’il flirte avec la Chine, alors qu’il est riche en ressources minières et pétrolières…

L’intérêt de l’Empire usraëlien est donc de s’y implanter directement - ou par ONU interposée - et d’en contrôler les richesses en y manipulant un pion comme Abd Al-Wahed Al-Nour. La médiatisation d’un prétendu génocide, ainsi que le devoir d’intervention humanitaire, n’ayant pour but que de fournir au Secrétariat d’État ses cohortes d’idiots utiles."

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